• L’œil grec ou matiasma : l’œil bleu de la Grèce

    L’œil grec ou matiasma : l’œil bleu de la Grèce

     

    Après la Guerre d'indépendance grecque (1821-1829) à la suite de laquelle la Grèce s'émancipe du joug ottoman, l'œil bleu est perfectionné par les artisans d'Athènes. Le talisman, que les Turcs appellent « Nazar boncuk » et les Grecs « matiasma », devient le porte-bonheur privilégié des peuples méditerranéens

    L’œil grec ou matiasma : l’œil bleu de la Grèce

    Le symbole de l’œil bleu puise sa force dans la croyance du “mauvais œil”. Le mauvais œil est une malédiction. Il est généralement jeté par une personne envieuse. Il a pour conséquence d’exposer la personne visée à de multiples mésaventures. Cette croyance connaît de nombreux adeptes dans tout le bassin méditerranéen et est encore très vivace aujourd’hui, y compris parmi les personnes jeunes. En partie grâce à l’influence de l’ancien Empire Ottoman qui fut un des premiers pays à populariser la croyance du mauvais œil.

     

    L’œil grec ou matiasma : l’œil bleu de la Grèce

    Les peuples méditerranéens adoptèrent donc des mesures de protection pour repousser le mal. Ils eurent recours à des talismans appelé matiasma en Grèceoeil bleu ou encore Nazar Boncuk en Turquie. Ils étaient utilisés de manière préventive. Car dans la plupart des cas , quand le “mauvais oeil” est lancé, la personne visée ne peut avoir conscience du mal qui lui est souhaité.

     

    L’œil grec ou matiasma : l’œil bleu de la Grèce

    Le talisman traditionnel, l’œil grec, est composé d’un disque de verre en forme de goutte. A l’intérieur, quatre cercles concentriques vont du bleu foncé au noir, en passant par le blanc et le bleu clair.

    Ce symbole se trouve généralement suspendu en guise de protection au-dessus des portes d’entrée, sur les murs des maisons, ou bien dans les voitures. Si le talisman se brise, alors cela signifie qu’il a «repoussé le mal». Il faut dans ce cas rapidement le remplacer sous peine de s’exposer à une nouvelle malédiction.

    La création du talisman

    L’œil bleu a été officialisé comme talisman durant le déclin l’Empire ottoman au XVIIIème siècle. Ce sont les premiers artisans verriers arabes installés dans la ville d’Izmir en Turquie actuelle, qui voient leurs arts perdre de leur popularité en Anatolie. Ils décident alors de créer un talisman de verre en forme d’œil qui incarnerait la légende du mauvais œil. C’est un véritable succès et ce symbole s’intègre peu à peu dans les mœurs et la culture de nombreux pays du bassin méditerranéen.

    L’œil grec ou matiasma : l’œil bleu de la Grèce

    Même s’il a été créé en Turquie, c’est à Athènes après la guerre d’indépendance contre l’Empire Ottoman que le style fut perfectionné. En effet, on pense que c’est peu après 1832 dans l’ancien quartier d’Athènes nommé Plaka, que certains des artisans verriers exilés se sont réfugiés et ont appris les bases de la création de l’amulette œil bleu aux Athéniens.

    Les Grecs entrèrent alors dans une période de paix prospère. Le talisman s’adapta peu à peu au changement de peuple et d’époque en devenant un bijou esthétique et un symbole de protection. Les artisans verriers athéniens ont remanié peu à peu le design.

    L’œil grec sous sa forme actuelle est apparu pour la première fois en tant que pendentif rudimentaire. Ces pendentifs étaient créés en enroulant des fils de pêche autour des talismans. En voyant la popularité de cette pratique, les bijoutiers d’Athènes ont eu l’idée de créer des pendentifs plus travaillés. Ce fut un énorme succès dans toute la Méditerranée. On raconte même que les 27 femmes du sultan Ottoman Abdlülmecid 1er succombèrent au charme du bijou athénien malgré les relations tendues avec la Grèce.

    Fort de ce succès, de nombreuses variantes du bijou œil bleu sont nées : des boucles d’oreilles, des bagues, des bracelets ainsi que le fameux collier œil bleu. Les femmes grecques se sont mis à porter ces bijoux combinant à la fois une dimension esthétique et un pouvoir de protection.

    L’ œil grec aujourd’hui

    En Grèce, le matiasma ou œil bleu est encore très populaire. Il est ancré dans la tradition du pays et on le retrouve partout pour se protéger du mauvais œil. Sa popularité a dépassé les frontières grecques dans les années 1960-70. L’attrait pour la culture grecque a incité de nombreux créateurs et créatrices européens à intégrer des modèles inspirés des bijoux grecs dans leurs collections.

    Cette intégration a alors permis à l’œil bleu d’Athènes de se populariser dans le monde de la mode. À tel point que lors de la fashion-Week de Paris en 2018, la joaillière Française Ariane Chaumeil en collaboration avec le célèbre créateur de mode athénien Paris Valtadoros a décidé d’intégrer l’œil grec dans sa collection.

    Plus qu’un talisman protecteur, l’œil bleu ou œil grec est aujourd’hui vu comme un accessoire tendance, culturel et traditionnel grâce au remaniement des artisans athéniens. C’est pourquoi il est si populaire à Athènes et dans toute la Grèce. Il plait beaucoup aux touristes de passage. C’est un cadeau facile et peu onéreux à rapporter d’Athènes

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